Figure du patinage artistique français, Nathalie Péchalat est sur tous les fronts depuis sa retraite sportive : consultante pour la chaîne Eurosport, candidate à succès de Danse avec les Stars sur TF1, conférencière, coach…
Son nouveau rôle de Présidente de la FFSG (Fédération Française des Sports de Glace) dans un contexte particulièrement délicat vient confirmer son engagement à toute épreuve pour le monde du sport.
Les chiens ne font pas des chats. C’est sa mère, passionnée de patinage artistique sur petit écran, qui l’inscrit à des cours sur glace. Nathalie Péchalat a 7 ans et enfile déjà les patins comme d’autres leurs chaussons.
La Rouennaise trouve sa voie en regardant les JO d’Albertville en 1992. Son rêve ? Revêtir les couleurs de son pays pour le représenter à l’international.
Une détermination sans faille qui finira par payer quelques années plus tard.
En attendant, la toute jeune Péchalat opte pour un cursus « sport-études » et devient membre de l’Équipe de France de danse sur glace à l’âge de 12 ans. Le tournant ? La rencontre, il y a vingt ans, avec le partenaire de sa vie, le patineur Fabian Bourzat.
Dès leurs deux premières années, le couple sur glace décroche le titre de double champion de France junior pour se classer ensuite 8e et 6e aux Championnats du monde junior 2001 et 2002. C’est le début d’un duo tout feu tout flamme au style ultra créatif !
La gloire puis la déception…
Aussi brune qu’il est blond, aussi pétillante qu’il est calme, Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat posent bien vite leurs marques sur la glace : quintuples champions de France (2009, 2011, 2012, 2013, 2014), doubles champions d’Europe (2011, 2012) et doubles médaillés de bronze aux Championnats du monde (2012, 2014).
Connus pour se démarquer du classicisme de la discipline, les deux trublions rivalisent de fantaisie, d’émotion et de créativité dans leurs programmes de danse : Charlie Chaplin et Les lumières de la ville, le pharaon et sa momie, le Petit Prince et sa rose…
Si la déception est grande pour la patineuse qui, aux JO de Sotchi en 2014, échoue avec Fabian Bourzat à la quatrième place, elle trouve de quoi se relever en prenant un nouveau virage gagnant, dans sa vie personnelle cette fois.
La sportive ambitieuse rencontre l’acteur oscarisé Jean Dujardin avec qui elle aura une petite fille en 2015. Le temps est venu pour Nathalie Péchalat de raccrocher les patins et de prendre une retraite sportive non moins active.
Tempérament de feu
Place à une aventure inédite qui lui permet de bouger son corps autrement, plus librement, les deux pieds sur la terre ferme.
Car la télé lui tend les bras. Pour l’émission Danse avec les Stars, elle se lance un nouveau défi : remporter la compétition, peu importe si la médaille est en chocolat.
« J’y vais pour la gagne et pour m’amuser, aussi. C’était déjà ma philosophie avec Fabian, mon partenaire sur glace », confiait-elle au Parisien en 2014.
Pas de podium télévisuel pourtant (elle décroche la deuxième place), mais bien plus : une popularité offerte sur un plateau.
Définitivement reine de la danse, sur scène ou sur glace, elle distille désormais ses conseils lors de stages de patinages ou de conférences en entreprise.
Madame la Présidente
Mais si les paillettes et le show off ne lui déplaisent pas, elle choisit en février dernier de revêtir une autre tenue, définitivement moins festive, mais qui porte le signe de l’engagement.
La voilà candidate pour prendre la tête de la présidence de la Fédération Française des Sports de Glace entachée par un scandale de violences sexuelles.
Certes, elle part favorite, mais son élection le 14 mars s’organise dans la confusion la plus totale : les autres candidats (Damien Boyer-Gibaud, Gilles Jouanny et Michel-Ange Marie-Calixte) ont en effet tour à tour retiré leur candidature et réclamé le report de l’élection en raison du contexte sanitaire. Malaise.
Pour autant, les dés sont jetés. Nathalie Péchalat devient la nouvelle présidente de la FFSG.
Les patineurs amis et collègues la décrivent comme un caractère bien trempé qui saura remettre de l’ordre au sein de cette institution opaque : « Quand elle aura besoin de dire merde, elle saura le dire, avec ou sans les formes », lance Philippe Candeloro.
Même son de cloche du côté du patineur vice-champion olympique 2018, Guillaume Cizeron : « Nathalie ne mâche pas ses mots. Elle n’aura pas peur de donner un coup de pied dans la fourmilière et c’est ça dont la fédé a besoin. »
Un coup de pied, voire quelques flips et axels…Nathalie Péchalat compte bien prouver que son élection n’était pas volée.
En vidéo : le couple de patineurs à Détroit (USA) en stage avant les JO 2014…