« Été 2019, Vic-Fezensac, Gers. Au bar, ça parle évidemment rugby. On est posées, un cocktail à la main, les pieds dans le sable. Sans préavis, un type plutôt jeune, un peu bourré, avec un petit sourire en coin nous balance : « Alors, les filles, vous vous broutez la chatte ? » Provocation ? Simple curiosité ? Mépris ? Cliché ? Cette question très intime, c’était pas la première fois qu’on nous la posait – même si, parfois, c’est quand même moins vulgaire. »
D’où l’envie de nos trois rugbywomen, Alexandra, Delphine et Marion de réaliser ce nouvel épisode autour de la question de l’homosexualité dans le rugby.
« La nudité du vestiaire, la douche, le contact…les gens pensent qu’on a toutes envie de se sauter dessus. C’est un phantasme ! On est dans un vestiaire avec trente meufs, ok, mais on est juste là pour prendre une douche ! Et c’est pas un truc érotique du tout… Après un match, on est pleines de boue, on a des sales gueules… Ce serait plutôt après la douche qu’on est bonnes, mais ni avant ni pendant ! » dit l’une.
« Quand on fait du rugby, notre corps change, on fait du muscle. Et pour les gens, le muscle chez une fille, ça veut dire qu’elle n’est plus féminine et qu’elle doit être lesbienne » dit l’autre.
Et une autre encore de confier : « Y a du phantasme, mais y a aussi du dénigrement, en mode : c’est pas vraiment du rugby que vous faites et en même temps vous n’êtes pas vraiment des femmes, vous faites un truc bizarre, on comprend pas. »
Ce qui n’empêche pas qu’il y ait (aussi) des lesbiennes dans le rugby. Et si finalement, les rugbywomen osaient davantage parler de leur orientation sexuelle que dans les autres sports ? Et si on arrêtait de mettre les gens dans une case ?
Autant d’interrogations, de questionnements dans ce « Dessous des Pelouses » qui nous embarque au cœur de l’intime.
- Générique : extraits de "A Real Hero", interprété par College & Electric Youth, composé par David Grellier. Musiques : extraits de "Comme un homme" du film Mulan, composé par Matthew Wilder et David Zippel, adapté en français par Luc Aulivier.