Quand je fais du sport, je m’hydrate quand ?

Quand je fais du sport, je m’hydrate quand ? La question qui tue
Il parait que « l’hydratation, c’est la clé », mais la clé de quoi ? On nous dit de ne pas boire pendant l’effort, on nous dit de ne pas trop boire avant l’entraînement… mais moi, le sport, ça me donne soif ! Du coup, on fait comment ? Pose cette gourde, ABLOCK! t’explique tout.

Par Clotilde Boudet

Publié le 09 septembre 2024 à 17h25

Cest moi ou les athlètes sont de véritables chameaux ? En compétition comme à la salle, le levé de coude, gourde en main, na pas lair d’être la discipline la plus pratiquée. Dailleurs, une étude le montre : environ 47 % des athlètes consomment moins dʼ1,5l dʼeau par jour en dehors des entraînements*. Moi, quand je vois des footballeuses traverser le terrain trois-cents fois par match, jai la gorge sèche rien que de les regarder. On est daccord que, si je suis déshydratée, je ne peux pas performer ? Du coup, si jai soifje bois, non ? 

Commençons par un petit retour sur les bancs de l’école, en cours de SVT, pour comprendre le corps humain. Pour rappel, nous sommes majoritairement faits d’eau ! Hé oui, la flotte représente entre 60 à 70 % du poids de corps. Nos muscles ? C’est 65 à 75 % dʼ eau. Notre tissu adipeux (la graisse) ? C’est 10 à 15 %.

©Shutterstock

En fait, l’eau est un peu comme l’essence d’un moteur, sans elle, notre corps ne va pas très loin… Oui parce que, rendons à César ce qui revient à César, l’eau permet tout de même d’acheminer les nutriments et l’oxygène vers nos cellules, d’éliminer les toxines, de lubrifier et d’amortir nos articulations. Tu fais partie de la team « moi, j’aime pas l’eau » ? Dommage, parce que ton organisme, lui, adore ça. 

Cet organisme n’est par ailleurs pas un circuit fermé : l’eau de notre corps se meut, s’échappe même – via l’urine et la transpiration. Qui dit sport, dit sudation, donc perte d’une certaine quantité de cette partie (très) essentielle de nous-même. Hé oui, la sueur, c’est 99 % d’eau et cette eau perdue quotidiennement, qu’on soit une personne sportive ou pas, il faut la remplacer. Le Centre d’Information sur l’eau (CIEAU) est formel : « Si un organisme perd plus de 15 % de son poids en eau, le pronostic vital est alors engagé ». Le docteur Nicolas Aubineau, diététicien nutritionniste du sport, est encore plus précis. Selon lui : « Une diminution de 2 % du poids corporel entraîne une diminution de la capacité de performance chez l’athlète de 20 %. » 

Donc qu’on se le (re)dise, les scientifiques conseillent à une personne adulte en bonne santé de boire quotidiennement environ 35 ml d’eau par kilogramme de poids. On te laisse faire le calcul et voir où tu en es… 

©Shutterstock

Maintenant qu’on a établi l’importance de l’hydratation, comment on s’organise pendant le sport ? On sait que la sensation de soif intense arrive dès la perte de 3 % du poids du corps en eau, et qu’elle a un impact sur notre organisme. Du coup, pour maintenir nos performances sportives à leur meilleur niveau, il ne faut pas attendre d’avoir soif pour boire. En fait, pour performer, c’est avant, pendant et après le sport qu’il faut s’hydrater.

Si tu débutes ta pratique sportive avec un niveau d’hydratation optimale, tu retardes forcément la survenue de la déshydratation. Donc on ne se passe pas d’une bonne hydratation avant le sport ! Bon, si t’as déjà couru un 200 mètres après avoir avalé une pinte d’eau, tu sais qu’il y a des règles… Pour éviter d’avoir mal au ventre, le mieux est de boire des petites quantités : environ 175 ml d’eau toutes les 30 min avant l’effort.  

©Shutterstock

Pendant l’entraînement, mêmes consignes : des petites quantités régulièrement, pour maintenir ton niveau d’hydratation au maximum. L’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) a établi des quantités de références. Un joggeur peu entraîné devrait boire entre 0,5 et 1 litre d’eau par heure d’effort. Une tenniswoman professionnelle ou un footballeur aura besoin de 3 à 4 litres par match. Pour un adepte du marathon, il faudra prévoir 1,5 à 2,5 litres par heure de course.

D’ailleurs, si tu pratiques un effort long (une heure ou plus), les spécialistes conseillent de consommer des boissons énergétiques. Kesaco ? Ces « boissons de l’effort » – à ne SURTOUT pas confondre avec les boissons énergisantes – aident à reconstituer tes réserves de glycogène. En gros, le glycogène approvisionne tes muscles en énergie et régule ton taux de glycémie. Plutôt utile quand on pratique un sport d’endurance. 

©Doremi/Shutterstock

Quant à l’hydratation après l’entraînement, elle va finir de renflouer tes réserves hydriques. L’INSEP recommande de boire 1,5 à 2 fois le volume perdu pendant lʼeffort. Le calcul est simple : « (Poids Initial avant effort – Poids Final après effort ) x 1,5 = volume à boire ». Bon, si tu vas juste t’entraîner trois quarts d’heure à la salle, ne t’embête pas avec ce calcul. Mais rappelle-toi : plus tu as fait d’effort, plus tu bois.  

Donc, il faut boire avant, pendant, et après le sport, mais savais-tu qu’on peut aussi s’hydrater en mangeant ? Hé oui, on vous voit la team « j’aime pas l’eau » ! Il existe des moyens détournés de s’hydrater. Par exemple, consommer des fruits, légumes et laitages peut te fournir environ un litre d’eau par jour ! Si on a du mal à boire suffisamment, on se jette donc sur les concombres, les tomates, la pastèque, l’orange et tous ces aliments qui, comme nous, sont gorgés d’eau. 

*(étude INSEP, 2011) 

Ouverture ©Shutterstock

D’autres actus en brèves…

Quiz : connaissez-vous vraiment le sport féminin ?

Quiz : Connaissez-vous vraiment le sport féminin ?

Vous pensez tout savoir sur le sport féminin parce que vous avez vu un match de foot des Bleues une fois en 2019 ? Vous confondez Allyson Felix avec une marque de baskets ? Ou, au contraire, vous êtes incollable sur les pionnières badass qui ont ouvert la voie ? C’est le moment de vérifier tout ça !

Lire plus »
Manelle Inaho

Le Q&A de la gymnaste Manelle Inaho

Elle fait partie des têtes d’affiche de la gymnastique rythmique. Manelle Inaho, 21 ans, est une des pépites de la fédé française de gym. D’une grâce toute aérienne, elle émeut le public à chacun de ses passages sur le tapis. Elle a répondu à notre Q&A express.

Lire plus »
Pilates, stretching, yoga, c’est quoi la différence ? La question qui tue

Pilates, stretching, yoga, c’est quoi la différence ?

Il parait que Pilates, yoga et stretching est le mix parfait pour se détendre. Moins de stress dans nos vies ? Ici, on dit oui ! Mais c’est quoi exactement ces pratiques qui ont l’air perchées ? Allez, on quitte un instant notre chien tête en bas pour t’en dire plus sur ces sports dans lesquels corps et esprit travaillent en harmonie.

Lire plus »
Pourquoi quand je cours, je suis essoufflée ? La question qui tue

Pourquoi quand je cours, je suis essoufflée ?

Courir, t’adore ça ! Ou plutôt… tu aimerais adorer ça. Le problème, c’est que t’as tout de suite le cardio en PLS. Les poumons brûlent, le souffle est saccadé… Au secours ! Si tu t’es déjà demandé pourquoi t’as l’impression que t’es au bout de ta vie quand tu fais un petit footing, cette mise au point est faite pour toi.

Lire plus »
Il était une fois le karaté...féminin Sophie Berger

Il était une fois le karaté…féminin

Avec plus de 35 % de femmes licenciées, la Fédération Française de Karaté est l’une des premières fédérations sportives féminine du pays. Pourtant, la présence des filles sur les tatamis n’a pas toujours été de soi… Dans le monde de la compétition en tout cas. Petit tour d’horizon de cet art martial conjugué au féminin.

Lire plus »
Il était une fois le kung-fu… féminin

Il était une fois le kung-fu… féminin

Il existe un grand nombre de styles de kung-fu comme le Shaolin, le Taiji-Quan ou encore le Wing Chun. Une légende raconte que ce style de kung-fu, dont le nom signifie « la boxe du printemps éternel », fut inventé au XVIIe siècle par… une femme !

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Marie Patouillet : « Je me suis lancée dans le sport comme on se lance dans l’inconnu. »

Marie Patouillet : « Je me suis lancée dans le sport comme on se lance dans l’inconnu. »

Née avec un handicap au pied et à la cheville, elle n’a aucune limite. Marie Patouillet, médaillée paralympique en cyclisme à Tokyo, a toujours été guidée par son amour du sport, son courage et sa détermination. Un dépassement de soi qui l’a menée sur la piste aux étoiles : celles des athlètes de haut niveau qui inspirent et font avancer bien des causes car cette fille-là roule pour les femmes et les athlètes handisport.

Lire plus »
sport de combat

Sports de combat, bien plus qu’un exutoire

Sur ring ou sur tatamis, on les confond souvent. Pourtant, entre la boxe anglaise, le judo, l’escrime en passant par la lutte ou le krav maga, il en existe de très différents. Et si certains les disent violents, ils peuvent aussi et surtout apporter des bénéfices inattendus. Décryptage.

Lire plus »
Monica Pereira

Monica Pereira, le sport pour sortir de l’ombre

Une jeunesse dans les quartiers difficiles, un parcours chaotique et…le sport. Monica est une survivante. Et c’est parce qu’elle s’est bougée, dans tous les sens du terme, qu’elle est aujourd’hui, à 43 ans, en phase avec elle-même. Depuis un an, elle épouse sa reconversion de coache sportive avec jubilation. Pas peu fière. Elle nous raconte ce qui la raccroche à la (belle) vie. Témoignage précieux.

Lire plus »
Fanny Blankers-Koen

JO 1948 : Fanny Blankers-Koen, « mère indigne » devenue star de la piste

On la surnommait « La ménagère volante ». Spécialiste du sprint, elle est la seule à avoir décroché quatre médailles d’or en une seule édition. Un palmarès d’autant plus bluffant à une époque où les femmes n’étaient pas les bienvenues dans les compétitions, encore moins les mères de famille. Récit d’une femme au foyer devenue femme médaillée.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner