Pourquoi les enfants passent-ils de super-sportifs à super-flemmards ?

Kids Pourquoi les enfants passent-ils de super-sportifs à super-flemmards ?
L’évolution physique (et donc sportive) de nos bambins est fascinante. À 8 ans, difficile de les suivre et à 13 ans, tout les épuise. La puberté bousille-t-elle l’endurance de nos enfants ? Minute, ÀBLOCK! t’explique !

Par Clotilde Boudet

Publié le 06 février 2024 à 10h34

Tous les parents se sont déjà dit, un brin dépassés : mais y a quoi dans ces satanés céréales ?! Parce que oui, dès le matin, le petit dernier de la fratrie court à en perdre haleine autour de la table du salon. Sauf que, justement, il ne perd pas haleine du tout. Souvent, nos bambins semblent mus par une énergie surhumaine que nous, adultes, avons bien du mal à suivre. Jusqu’à ce quun jour, la puberté les frappe et alors tout devient une épreuve.

Il y a bien ce sport quil pratique et adore, mais pour le resteLa motivation a laissé sa place à lacnée et à une légère addiction (déjà) aux réseaux sociaux. Au secours ! Quand on a des ados à la maison, il nest pas rare de les voir fusionner avec le canapé. Aller se promener ? Non. Aller faire les courses ? Bof. Partir faire de la randonnée dans les Vosges ? Plutôt mourir !

Les adolescents sont les cibles préférées de ce quon appelle communément « la flemme ». On en vient parfois presque à regretter lenfant qui courait en rond autour de la table du salonPresque. Mais alors que se passe-t-il dans le corps de nos enfants ? Pourquoi passent-ils de super-sportifs à super-flemmards ? La puberté signe-t-elle la mort de lendurance de nos enfants ? 

©Shutterstock

Non, l’énergie dont disposent nos enfants prépubères n’a rien de magique. Une étude, publiée le 24avril dans la revueFrontiers in Physiology,l’a démontré : avant la puberté (qui arrive vers 12 ans pour les garçons et vers 11 ans pour les filles), les jeunes n’ont rien à envier aux athlètes. L’étude affirme même que les enfants ont la même endurance que des pratiquants de course de fond, triathlon ou cyclisme au niveau national ! « Les enfants ont non seulement des muscles résistants à la fatigue, mais récupèrent aussi beaucoup plus vite des efforts physiques intenses ». Mais pourquoi ?  

Une question de filières métaboliques 

Une expérience a été réalisée à l’Université Clermont Auvergne, sur douze garçons prépubères, douze hommes non entraînés et treize athlètes masculins d’endurance. Où sont les jeunes filles et les femmes ? Ici, on continue de se le demander… Des tests ont donc été réalisés sur un vélo stationnaire, pour déterminer notamment « la puissance anaérobie maximale ».

Les filières métaboliques, ça vous parle ? Ce sont les méthodes de production d’énergie de notre corps. Il y en a trois : l’aérobie, l’anaérobie galactique et l’anaérobie. Les filières anaérobies (sans oxygène) produisent beaucoup d’énergie en peu de temps, mais engendrent une fatigue rapide. C’est un truc de sprinters. La filière aérobie (avec oxygène) crée quant à elle moins d’énergie, mais permet de produire un effort plus long. Les tests le démontrent : les enfants utilisent davantage cette filière métabolique.

En gros, durant un effort physique, leur métabolisme utilise l’oxygène déjà présent dans leur sang pour produire de l’énergie. Cette méthode permet de ralentir considérablement l’apparition de fatigue musculaire !  

Super cette histoire daérobie, mais du coup, comment je m’y prends pour faire pareil ? Pas le choix : il va falloir (beaucoup) sentraîner. L’étude montre que la part d’énergie produite par « la filière aérobie » durant un sprint est la même chez les enfants et les athlètes. En revanche, les adultes non entraînés sont à la traîne. Quant aux adolescents, ils traversent des bouleversements hormonaux majeurs. Quon se le dise, la puberté est un vrai défi sportif !

Les transformations du corps épuisent, le cerveau est sur-stimulé, les muscles et les tendons s’étirent entraînant une perte de souplessePas étonnant que les ados soient moins endurants et moins concentrés. Un conseil ? Le sport est un allié de taille pour apprivoiser ce corps en pleine mutation.

Exit la flemme, partez en quête de son sport favori ! Au départ, il/elle ira peut-être en trainant des pieds, mais ça ne devrait pas durer. LINSEP (l‘Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) est formelle : les adolescents qui pratiquent du sport régulièrement sont plus épanouis physiquement, psychologiquement et socialement. Là, y a pas selfie, faut se bouger ! 

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