Madeleine Malonga5 infos sur une judokate qui n'en finit plus de surprendre

Madeleine Malonga, 5 infos sur une judokate qui ne finit plus de surprendre
Le tatami, c’est son territoire et elle n’a pas envie de le céder. La France, l’Europe, le Monde, partout où elle est passée, Madeleine Malonga a rencontré le succès. Une réussite qui n’exclut pas les doutes et les remises en question. Retour en 5 infos sur les hauts, mais aussi les bas de Mado.

Par Timéo Gomes

Publié le 30 juillet 2024 à 15h55

1. Quand le hasard fait bien les choses

Lorsque l’on s’intéresse à une personne d’une belle envergure, que ce soit dans la sphère privée ou publique, l’une des premières questions qui nous vient c’est : d’où vient-elle ? Comment en est-elle arrivée là où elle en est aujourd’hui ? On se met très vite à imaginer un scénario de cinéma dans lequel la personne a toujours été destinée à ce qu’elle fait, que tout semblait écrit d’avance. Mais pour Madeleine Malonga, 30 ans, championne d’Europe et du Monde de judo en catégorie -78 kg, la story n’est pas aussi hollywoodienne, néanmoins elle reste très surprenante.

C’est au début des années 2000, alors âgée de 8 ans, que celle que l’on surnomme « Mado » rencontre pour la première fois les tatamis. Une rencontre que l’on doit… au hasard. À cette époque, la judokate pratiquait la danse mais ne s’épanouissait guère avec des chaussons au pied. Sur un coup de tête, elle décide d’accompagner sa voisine et amie au judo, bien loin de se douter que ce qui devait être un simple moment à partager entre copines, allait devenir sa vie.

Tout s’est enchaîné très vite pour la Camblysienne. À 14 ans, son talent est repéré et elle intègre le pôle espoir d’Amiens après avoir longuement hésité face à l’idée de devoir quitter sa famille et ses amis. Suite à une discussion avec son père, elle saute le pas et commence ce qu’elle décrira plus tard comme « ses meilleures années » au sein du pôle.

©Facebook

2. La passation de pouvoir

On entend souvent que pour être la plus grande, il faut battre les meilleures. En l’occurrence, à l’époque, lorsqu’on parle de judokate française, un des premiers noms qui vient en tête, c’est celui de Audrey Tcheuméo. Très rapidement dans sa carrière, Madeleine Malonga est érigée comme le futur du judo féminin français, la relève. En 2013, alors qu’elle n’a que 20 ans et que Tcheuméo vient de remporter une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, Le Parisien titre : « Et si c’était la future Tcheuméo ? ».

Une mise en compétition qui va prendre tout son sens quelques années plus tard. Nous sommes en 2018, à Tel-Aviv en Israël pour les Championnats d’Europe de Judo. Madeleine Malonga arrive en finale, désireuse de remporter son premier titre européen en solitaire. Mais celle qui se dresse contre elle n’en est pas à son coup d’essai. Malgré ses trois ans de différence d’âge, Audrey Tcheuméo, elle, n’est pas en quête de son premier sacre continental, mais bien de son cinquième puisqu’elle a décroché l’or en 2011, 2014, 2016 et 2017.

C’est pourtant la benjamine qui sort vainqueur de ce duel. Comme un passage de flambeau puisque la native de Soisy-sous-Montmorency va enchaîner ses meilleurs résultats à la suite de cette victoire en devenant Championne du Monde l’année suivante et en conservant son titre européen en 2020.

©Facebook

3. Une vulnérabilité assumée

Une fois que l’on a accompli tous nos objectifs, réalisé tous nos rêves, qu’est-ce qu’il nous reste ? Difficile de garder la motivation dans cette situation. Madeleine Malonga est en plein doute, et elle ne s’en cache pas. Après être devenue vice-championne olympique aux Jeux de Tokyo en 2021, la Française reprend l’entraînement très rapidement, presque par automatisme.

En effet, Mado raconte ne plus prendre de plaisir sur les tatamis, comme si quelque chose s’était cassé à l’intérieur. Après avoir conquis l’Europe puis le Monde, des accomplissements pourtant exceptionnels, elle explique au micro d’Olympics.com : « C’est comme arriver au sommet de sa montagne, contempler la vue et réaliser que rien n’a réellement changé. »

Pour l’aider à traverser cette période de remise en question, Madeleine Malonga peut compter sur ses proches, mais aussi sur d’autres athlètes comme Ysaora Thibus, escrimeuse championne du monde 2022, qui l’a aidée à réaliser que, non, elle n’est pas seule à se battre contre ce type de pensées.

Aujourd’hui, Mado sort grandie de cette phase compliquée, avec désormais un seul objectif en tête : Paris 2024.

©Facebook

4. La remontada vers les sommets

Mais tout n’est pas rose, cette période de doutes a aussi impacté ses performances sportives. Une médaille de Bronze au championnat d’Europe 2022 et au Grand Slam de Paris font à peine l’affaire, cette saison ressemble à une petite traversée du désert. Aucun podium sur les Grands Prix, les tournois du Grand Chelem ou les Masters mondiaux, jusqu’à être absente de la sélection française pour les mondiaux 2023.

Mado avait donc bien besoin d’un rebond, d’autant plus que cette saison 2023 se présentait comme décisive pour une sélection aux Jeux Olympiques de Paris 2024 qui, à ce moment précis, semble bien loin. Et quel rebond ! Dès début 2023, Madeleine Malonga se réveille et passe à la vitesse supérieure, enchaînant 6 podiums sur 7 compétitions disputées. Une renaissance digne d’un phénix.

En février 2024, après cinq podiums, elle décroche la breloque de bronze au Grand Slam de Paris 2024 ce qui, alors, lui semble être suffisant pour faire partie de la sélection tricolore qui disputera les Olympiades parisienne. Seulement, il fallait bien un dernier accro dans cette histoire de retour au top. La fédération décide de l’envoyer sur le Grand Slam d’Antalya en Turquie, dans un duel à distance avec… Audrey Tcheuméo, eh oui encore une fois !

Mais c’est bien Madeleine Malonga qui remporte cette confrontation puisqu’elle ressort ornée d’or de la compétition, validant par la même occasion sa sélection pour les Jeux. Soulagement.

©Facebook

5. Au-delà du sport

Quand un champion ou une championne remporte autant de titres, le public a tendance à regarder cela uniquement par le prisme des performances sportives, occultant de ce fait que ces athlètes, tout aussi performants soient-ils, peuvent avoir des envies et des rêves en dehors des compétitions.

Pour la double championne d’Europe, le rêve est déjà tout tracé depuis son enfance, puisqu’elle le tient de ses parents. Fille d’un père infirmier et d’une mère aide-soignante, elle songe depuis toute petite à devenir puéricultrice, un désir aussi fort que celui d’être championne de judo et c’est elle qui le dit.

En 2015, Madeleine Malonga entame une formation, elle est d’ailleurs la première à faire ce double cursus infirmière/athlète de haut niveau. Toutefois, il faudra attendre encore un peu pour voir Mado puéricultrice, elle qui a décidé de mettre ce parcours en pause et de le reprendre après sa retraite sportive. Et ce n’est pas encore l’heure de quitter les tatamis.

©Facebook

Ouverture ©Facebook

D’autres actus en brèves…

Emilie Mouchet : « La force athlétique n’est pas qu’un sport de brutes ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Il était une fois le softball…féminin

Il était une fois le softball…féminin

En 2024, la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) fêtait ses 100 ans et aux prochains JO de Los Angeles, le softball fera partie des sports additionnels. L’occasion de zoomer sur un sport méconnu en France et de s’interroger : quand a-t-on laissé les femmes s’emparer de la batte ?

Lire plus »
Sine Qua Non Run 2025, et c'est reparti pour le show !

Sine Qua Non Run, et c’est reparti pour le show !

Ce samedi 15 mars, la 7e édition de la Sine Qua Non Run débutera à 18 heures. La soirée appartiendra aux participantes et participants, qui seront tous là pour piétiner les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes. Le tout dans une ambiance festive, en pleine Ville Lumière.

Lire plus »
Joanna : « Le sport c’est comme une drogue qui procure du bien-être en doses d’endorphines sécrétées en cours »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

L’histoire du lacrosse féminin, future discipline olympique, une championne qui bouscule le hand tricolore, un décryptage juridique et deux témoignages passionnés (dont celui de Joanna sur notre photo), c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Bon rattrapage !

Lire plus »
Noa Diorgina, la prodige au rêve olympique

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une course pour les amoureux de l’inclusivité, une histoire qui mène au sommet, une autre sur les hauteurs urbaines, des kids et un sélectionneur on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine !

Lire plus »
Il était une fois l'escalade féminine Janja Garnbret

Il était une fois l’escalade… féminine

Certains l’ont (vraiment) découvert à l’occasion des JO, la majorité connaît déjà ce sport qui ne s’arrête plus de gagner en popularité. En compétition ou sur falaise, les grimpeuses visent les plus hauts sommets. Et elles sont ÀBLOCK!

Lire plus »
Liv Sansoz : « Décoller du sommet K2 a été le vol le plus fou et le plus magique de toute ma vie »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une femme qui ne craint pas de prendre de la hauteur (Liv Sansoz sur notre photo), une championne du ballon orange, l’histoire du flag football au féminin ou encore le retour de notre spécial KIDS, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine. Enjoy !

Lire plus »
KIDS Le Top 10 des livres pour faire bouger les p’tiotes !

Le Top 10 des livres pour faire bouger les p’tiotes !

À nouvelle année, nouvelles résolutions. Si nos kids ont toujours de l’énergie à revendre, il faut parfois contrer leur flemme. On vous parie que vos girls vont bondir du canapé grâce à cette sélection 100 % féminine, inclusive et bon délire. Allez les filles, passez-vous le flambeau pour faire bouger les lignes !

Lire plus »
Urafiki Juu, à l'assaut du Kilimandjaro !

Sophie Moreau, à l’assaut du Kilimandjaro !

Un an pour se préparer à gravir la plus haute montagne d’Afrique. C’est le défi que s’est lancée Sophie Moreau, entourée de ses coéquipiers « Passeurs d’espoir », pour mieux contrer le cancer du sein et aider la recherche. Départ en août prochain. Si on lui faisait la courte-échelle ?

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Les kids s'attaquent à l'aïkido !

Les filles s’attaquent à l’aïkido !

Les arts martiaux sont prisés par les jeunes, et les filles ne sont pas en reste. Pas seulement parce que les valeurs de ces disciplines sont belles, mais aussi parce que certaines semblent particulièrement bien adaptées aux petites combattantes. C’est le cas de l’aïkido et on vous dit pourquoi.

Lire plus »
Lucie Descamps : « Coacher des hommes au roller derby, j'adore ! »

Lucie Descamps : « Dès que j’ai goûté au coaching masculin au roller derby, j’ai adoré ! »

Elle est connue sous le pseudo de « Big T ». Lucie Descamps, 31 ans, est une ancienne membre des Switch Blade Roller Girls, l’équipe historique de roller derby de Lille. Devenue coach des Barbiers de Sévices, la team masculine +, elle vient récemment d’intégrer les rangs du staff de l’équipe de France masculine et minorités de genre. Sans jamais renier ses valeurs.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner