
Il était une fois le cricket…féminin
La première mention officielle du cricket remonterait au XVe siècle. Mais depuis quand les femmes sont-elles à la batte ? Petit récit du cricket conjugué au féminin.
Publié le 23 mai 2024 à 8h58
Dans la famille Lesaffre, l’eau est une passion qui coule dans les veines, une histoire d’amour transmise de génération en génération. Cela commence avec Lucien et Danièle, les grands-parents, qui plongent tête la première dans le monde de la natation française. Leurs quatre fils, Bruno, Alain, Jean-Luc et Patrice, suivent le courant, chacun à leur manière. Bruno représente notamment la France aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984.
La passion ne s’est pas arrêtée là. Patrice, maître-nageur, transmet son amour pour le sport aquatique à ses propres enfants. Parmi eux, il y a Fantine, une jeune fille au talent prometteur. Pourtant, contrairement à ses aînés, elle ne découvre pas la compétition avant l’âge de 11 ans. Ses débuts ne sont pas sans difficulté. Elle termine avant-dernière lors de ses premiers championnats de France minime en 2008.
Fantine, agile dans l’eau malgré sa stature frêle, doit compenser son manque de puissance physique par une technique irréprochable. Mais son retard dans le monde de la compétition lui coûte cher. Malgré les efforts de toute la famille et du club de natation de Roubaix, elle n’a pas pu bénéficier du même encadrement que ceux qui ont commencé plus tôt dans des pôles France.
La nageuse n’intègre les pôles France qu’à 18 ans. Et ainsi, l’histoire d’amour entre la famille Lesaffre et l’eau continue, avec Fantine portant haut les couleurs de la famille et de la natation française, prête à faire des vagues dans le monde de la compétition.
Fantine Lesaffre, encore discrète aux yeux du grand public, se retrouve pourtant sous les projecteurs d’une manière inattendue. En 2014, Arena, son équipementier, lui propose de participer à une séance photo pour promouvoir la marque. Le slogan choisi pour l’occasion, « La plus belle pour aller gagner », met Fantine un peu mal à l’aise.
« Je suis sportive, pas candidate à un concours de beauté », se lamente la nageuse dans une interview pour l’Alsace. « Je n’aime pas être sous les feux des projecteurs. Même en famille, je fuis les appareils photo. »
Pourtant, poussée par son entraîneur Guillaume Strohmeyer, Fantine finit par accepter. Même si elle préfère l’ombre à la lumière, elle comprend l’importance de cette visibilité dans le monde du sport professionnel.
Ainsi, entre réticence et acceptation, Fantine Lesaffre se trouve propulsée temporairement dans le monde des séances photo et des projecteurs, même si son cœur reste ancré dans les bassins, là où elle brille véritablement.
©Fantine Lesaffre/Facebook
Championne d’Europe du 400m 4 nages en 2018, elle a vécu une période tumultueuse marquée par une perte de passion pour la natation, qui l’a finalement conduite à envisager de mettre un terme à sa carrière. Après son titre européen, elle pense poursuivre sur sa lancée, mais les choses prennent un autre tournant.
En 2018, Fantine Lesaffre déménage à Antibes pour s’entraîner avec Franck Esposito. Cependant, au fil du temps, elle commence à se sentir perdue, à la fois en tant que nageuse et en tant que personne. Burn-out, dépression, crises d’angoisse. Au fil des mois, la natation devient une source d’épuisement physique et mental. Après presque deux ans de lutte, la nageuse prend une pause de six mois.
Lorsqu’elle retourne à l’entraînement aux États-Unis, la réalité la rattrape brutalement. En plein milieu des championnats de France, elle réalise qu’elle ne peut plus continuer. Le simple fait de voir une piscine déclenche en elle une crise d’anxiété intense, symbolisant le dégoût qu’elle ressent envers la natation, une activité qui avait autrefois été sa source de bonheur. Sa passion est devenue un fardeau insupportable.
©Fantine Lesaffre/Facebook
Après avoir laissé la natation de côté pendant plus de cinq mois, Fantine Lesaffre se retrouve soudainement confrontée à une envie irrésistible de revenir. Lors de l’été 2022, alors qu’elle observe de loin les performances de ses camarades lors des championnats du monde et d’Europe, elle ne se sent pas prête à retrouver le grand bain. Pourtant, un simple moment passé avec son frère, un kilomètre nagé au soleil, lui rappelle les joies simples de l’eau et lui insuffle un nouveau souffle d’espoir.
Début septembre, sur un coup de tête, elle prend une décision qui change le cours de sa vie sportive. Elle appelle Nicolas Castel, qui devient son nouvel entraîneur, pour lui exposer ses craintes et ses doutes. Mais au lieu de prendre peur devant l’ampleur de la tâche, Castel se montre réceptif et optimiste, ce qui redonne à Fantine une lueur d’espoir. Ainsi, en une semaine à peine, elle fait ses bagages pour Toulouse, prête à reprendre l’entraînement.
Les premières semaines ne sont pas faciles. Fantine doit réapprendre à nager, à retrouver sa force et sa confiance. Il y a des moments de doute, des moments où elle se demande si elle a pris la bonne décision. Mais avec le soutien infaillible de son entraîneur et sa propre détermination, elle surmonte chaque obstacle. Petit à petit, les choses commencent à s’améliorer. Les semaines passent, et Fantine retrouve son rythme, sa régularité, ses temps s’améliorent.
Bien sûr, il y a eu des moments difficiles en cours de route, des larmes versées et des doutes à surmonter. Mais avec chaque défi relevé, Fantine Lesaffre se rapproche un peu plus de son objectif, retrouvant peu à peu la passion qui l’avait poussée vers la natation à ses débuts. Et ainsi, elle poursuit son voyage avec détermination, prête à affronter les vagues de l’avenir avec courage et résilience. En ligne de mire, les Jeux Olympiques de Paris à l’été 2024.
À l’apogée de sa carrière, Fantine Lesaffre a l’eau à ses pieds. Mais à seulement 28 ans, la nageuse choisie de faire ses adieux aux bassins. C’est lors des Championnats d’Europe de natation 2018, où elle décroche le titre sur 400 mètres 4 nages, que Fantine connaît l’un de ses moments les plus glorieux. Cependant, malgré cette victoire et son palmarès impressionnant, elle décide de tourner la page.
Alors que les projecteurs se braquent sur les meilleurs nageurs lors des Championnats de France à Angers en 2023, Fantine Lesaffre surprend le monde de la natation en annonçant sa retraite sportive. Dans un message émouvant publié sur Instagram, elle partage son désir de ne plus supporter les rigueurs de la vie de sportive de haut niveau.
Malgré sa sélection aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et à Tokyo en 2021, où elle porte les couleurs de la France avec fierté, Fantine Lesaffre avait déjà pris la décision de ne pas poursuivre jusqu’aux Jeux olympiques de Paris. La Française laisse derrière elle un héritage impressionnant. Elle détient le record de France sur 400 mètres 4 nages et accumule pas moins de 26 titres de championne de France, tant en grand bassin qu’en petit bassin.
©Fantine Lesaffre/Facebook
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