Anaïs Quemener : « Il faut toujours que je bouge, si ça ne tenait qu’à moi, je zapperais la recup’ ! »

Anaïs Quemener
Le repos aide à ma progression, voilà pourquoi je sais me mettre en mode pause. Mais lorsque je ne cours pas, je marche, je promène mon chien, je fais du vélo ! Je ne me sens bien qu’en mouvement, le ciné, la télé, tout ça c’est pas pour moi !

Par Anaïs Quemener, championne de marathon*

Publié le 18 janvier 2024 à 12h34

Disons-le tout de go, je vous avais dit juste avant Noël que j’allais assurer quelques courses ici et là pendant les fêtes, mais je n’en ai pas eu l’occasion donc pas de récap’ de mes sorties festives en baskets ! En revanche, j’ai continué à assurer mes entraînements car je poursuis ma préparation pour le marathon de Séville qui aura lieu dans un mois déjà. Je n’ai rien changé à mes entraînements : en règle générale quand je ne travaille pas, je m’entraîne matin et soir et quand je travaille, je fais une séance dans l’après-midi.

Et, d’ailleurs, puisqu’on parle de mon travail, j’ai une super nouvelle : j’ai négocié un mi-temps à l’hôpital, je serai toujours aide-soignante la nuit, mais mon emploi du temps sera plus light et je pourrai désormais me consacrer encore davantage à ma préparation. Certaines nuits, je pourrai dormir sept ou huit heures au lieu de cinq, mes nuits de sommeil seront alors plus longues sur mes temps de repos.

J’ai de la chance car je m’adapte facilement aux changements de rythme, je n’ai donc aucun problème à dormir plus et mieux, ça me fait même un bien fou !

©DR

Ce repos supplémentaire va évidemment aider à ma progression, c’est d’ailleurs pour ça que je me mets en mode pause, sinon, j’avoue, je zapperais bien la récup’ ! Moi, il faut toujours que je bouge, alors si je ne cours pas, je marche, je promène mon chien, je fais du vélo ! Je ne me sens bien qu’en mouvement, le ciné, la télé, tout ça c’est pas pour moi !

Pour en revenir à la prépa, on essaye de faire un peu plus de volume en augmentant les kilomètres chaque semaine. C’est assez aléatoire mais, par exemple, je vais faire 150 kilomètres une semaine puis 160 la semaine suivante et encore 10 de plus la semaine d’après. Je me chronomètre à chaque fois et j’ai souvent une bonne surprise, celle de faire mieux que je ne l’espérais (même si en ce moment, avec le froid, c’est parfois l’inverse, ça complique mes entraînements !). Parfois, je n’ai pas une bonne perception de mes ressenti, je me dis que je n’arriverai à rien et c’est là que je réalise un bon chrono.

En revanche, je ne fais jamais mieux que lors d’une compétition. Le fait de prendre quelques jours de repos avant une course fait que les jambes sont en demande, ce qui joue énormément.

©DR

Quoiqu’il en soit, je suis toujours contente lorsque je rentre d’entraînement, même si c’était dur, même si je n’avais pas trop envie d’y aller, même si je me sentais fatiguée et même s’il faisait trop froid ! Le froid et moi, c’est vraiment compliqué !

Le week-end dernier, j’ai redémarré les compétitions post-fêtes avec les championnats départementaux de cross à Pontault-Combault en Seine-et-Marne : 7,2 km de course dans le froid ! je suis arrivée deuxième et première de ma catégorie, ce qui est un chouette résultat car ce n’était pas un objectif dans ma saison, les cross étant surtout des opportunités pour m’entraîner différemment (rendez-vous dans ma précédente chronique où je vous explique pourquoi).

Là, j’espérais faire un podium, pari réussi. Mais, je vous avoue, j’ai souffert. On est arrivés très tôt le matin avec mon club La Meute, il faisait -4°, c’était atroce. On a piétiné dans le froid toute la journée, heureusement qu’il y avait l’ambiance de groupe, ça réchauffe !

On était plus de soixante-dix du club à courir. J’ai d’abord encouragé les gars avant de partir pour ma course à 14h45, mais il y avait aussi les juniors, des gens du club qui n’avaient encore jamais fait de cross… Comme on avait des membres de La Meute dans quasiment toutes les catégories, on voulait encourager tout le monde. On a bien eu le temps de se refroidir, mais c’est important d’être là pour les autres !

©DR

En plus, on y retourne le 28 janvier avec les régionaux de cross ! Ce sera à Aulnay-Sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Je vous en reparlerai, promis. Mais j’espère que les températures seront plus clémentes !

Allez, je vous laisse, je vais m’entraîner. On se reparle dans quinze jours ?

Anaïs (assise à droite) avec son club La Meute…©DR

* Anaïs Quemener est notre ambassadrice ÀBLOCK! Elle est aide-soignante et athlète, spécialiste des courses de fond. Atteinte d’un cancer du sein, elle trouvera dans le sport une thérapie, un outil de réparation. Le , elle devient championne de France de marathon en 2h40’36, après son titre de 2016. Le  au marathon de Paris, elle bat son record en 2h32’12, première Française à passer la ligne d’arrivée. Elle s’entraîne aujourd’hui à sa qualification à l’épreuve de marathon des Jeux Olympiques en 2024 et/ou 2028. 

Ouverture ©ÀBLOCK!

Vous aimerez aussi…

Gabriella Papadakis Guillaume Cizeron

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une figure aérienne (magnifiquement illustrée ici par Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron), une ballerine qui prend la plume et qui répond à un Q&A vidéo, une vision d’experte sur le traitement médiatique du sport féminin, l’histoire des femmes fans de pagaies et une question qui tue, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine. Enjoy !

Lire plus »
Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine Marie-Amélie Le Fur

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un slalom XXL, une femme de trempe engagée, un rattrapage sur la culture handisport (avec notamment Marie-Amélie Le Fur sur notre photo), une sirène et une question gourmande et sportive à la fois, c’est le Best-of ÀBLOCK! de la semaine. Go !

Lire plus »
La question qui tue Le sport, ça met combien de temps pour faire effet ?

Le sport, ça met combien de temps pour faire effet ?

La taille affinée, les tablettes de chocolat, les muscles bombés… on est une ribambelle à se mettre au sport pour sculpter nos corps (que l’on trouve) imparfaits. Et nous voilà un peu frustrés quand, après trois séances, rien ne semble bouger. Mais combien de temps ça va donc prendre pour se réveiller ? T’impatiente pas, on t’explique tout !

Lire plus »
la Course du Cœur 2023

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Deux amoureuses du ballon rond, une tenniswoman espionne à ses heures, une fille pour qui ça va comme sur des roulettes, une course pour les jambes mais avec le cœur (sur notre photo) ou une Question qui tue spécial muscles, c’est le choix d’ÀBLOCK! cette semaine. Régalez-vous !

Lire plus »
Clara Matéo, à fond les ballons

Clara Mateo, une ingénieure qui kiffe le foot

Elle est la tête et les jambes. Diplômée de Polytech Paris-Saclay, jeune prodige sur les terrains de foot, la joueuse du Paris FC, Clara Mateo, s’est confortablement installée au sein de l’équipe de France et fait des étincelles dès qu’elle met le pied sur la pelouse. Portrait d’une attaquante qui a faim de titres et de buts.

Lire plus »
Nicole Abar : « Pour moi, le football est un destin. »

Nicole Abar : « Pour moi, le football est un destin. »

Elle a marqué de son empreinte le football moderne. Tout au long de sa riche carrière, Nicole Abar n’a cessé de collectionner les titres et les récompenses. L’ancienne internationale, désormais âgée de 63 ans, consacre désormais la majeure partie de son temps à militer pour un sport plus juste et plus ouvert. Rencontre avec une fille qui n’était qu’une « joueuse alibi » devenue une femme engagée.

Lire plus »
Amélie Grassi : « Avec le Jules-Verne, c'est la première fois que l’on fait appel à moi sans qu’il y ait d’obligations de quotas féminins. »

Amélie Grassi : « Avec le Jules-Verne, c’est la première fois que l’on fait appel à moi sans qu’il y ait d’obligations de quotas féminins. »

Elle a un débit de mitraillette, de l’humour à revendre et cette envie folle de prendre le large. Amélie Grassi, 30 ans, a été choisie par François Gabart pour l’accompagner dans sa tentative de record du trophée Jules-Verne dont le départ a été donné ce 29 novembre. Seule femme à bord, elle est aussi l’une des rares à avoir osé tenter l’aventure.

Lire plus »
Foot marocain

Maroc : la révolution du football féminin aura-t-elle lieu ?

Une avancée majeure, une priorité. C’est en tout cas le message que la Fédération Royale Marocaine de Football entend faire passer en signant des accords visant à booster le foot féminin dans son pays. Elle vient en effet d’entériner un contrat-objectifs avec les différents acteurs de la discipline. Preuve de l’intérêt grandissant que porte le pays à son développement. Et de son ambition à la faire entrer dans un Nouveau Monde. Explications.

Lire plus »
Nouria Newman

Nouria Newman : « En kayak extrême, tu es seule face à toi-même. »

Baroudeuse kayakiste, elle maîtrise haut la main les rapides les plus dingues de la planète. À 28 ans, cette championne du monde de slalom en équipe et triple championne du monde de kayak extrême se fait désormais la main et la malle en kayak d’expédition aux conditions extrêmes. Accro à l’adrénaline, elle ne lâche jamais la pagaie. Un vent de fraîcheur sans langue de bois !

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner