Léonie PériaultLa boulimique du triathlon français

Léonie Périault, le métronome du triathlon
Elle ne lâche rien. Jamais. Après une année olympique délicate, Léonie Périault a su retrouver sa régularité et prouver ainsi qu’elle avait un mental d’acier. La pensionnaire d’Issy Triathlon, 5e au ranking, est aujourd’hui en mesure de jouer une place parmi les premières au classement mondial.

Par Titaïna Loiseul

Publié le 14 octobre 2025 à 18h38, mis à jour le 14 octobre 2025 à 18h41

Elle court, elle nage, elle pédale. Mais surtout, elle avance. Léonie Périault est de ces athlètes qui ne font pas de bruit mais qui marquent les esprits. À 31 ans, la triathlète française s’est imposée comme une figure incontournable du triple effort, avec une régularité retrouvée et une rage de vaincre qui ne cesse de grandir. Du 16 au 19 octobre, elle prendra le départ de la grande finale du circuit mondial lors de la dernière étape, cruciale, des World Triathlon Championship Series qui se déroulent à Wollongong en Australie. Et elle a les moyens de nous épater.

©Léonie Périault/Facebook

Née à Clamart, élevée à Vélizy, Léonie Périault découvre le triathlon alors qu’elle n’a que 8 ans, même si elle sera avant tout nageuse, intégrant la section sport-études de son collège. Mais très vite, elle se distingue par sa ténacité et son goût du dépassement. Ce ne sera donc pas un mais trois sports qu’elle apprivoisera. Formée à Versailles Triathlon, elle enchaîne les podiums juniors avant de s’installer au Pôle France de Montpellier, où elle affine son style et sa stratégie.

Elle pratique également le cross-country, pendant la période hivernale, dont elle devient championne de France juniors en 2012 et vice-championne de France en 2018. Léonie est une boulimique. Faut que ça bouge, faut que ça dépote.

©Léonie Périault/Facebook

En 2021, elle explose aux yeux du grand public avec une 5e place aux Jeux Olympiques de Tokyo en individuel et une médaille de bronze en relais mixte. Une performance qui la propulse dans le cercle des grandes. Mais la route n’est pas toujours droite. En 2022, Léonie Périault traverse une période de doute, enchaînant les contre-performances. Elle pense même à stopper l’hémorragie d’échecs qu’elle ne parvient pas à enrayer. Pourquoi endurer tout ça ? Pourtant, elle rebondit. En 2024, elle s’offre une victoire éclatante à Yokohama, vainqueure de sa première WTCS. La voilà qui retrouve son meilleur niveau au meilleur moment. Un tremplin vers le succès ? Pas tout à fait, Léonie Périault manque ses JO parisiens, pointant à la 27e place.

©Léonie Périault/Facebook

Mais, en cette année 2025, la boulimique des kilomètres parcourus reprend de la vigueur et enchaîne les podiums, grimpant à la 2e place mondiale, retrouvant une régularité qui lui avait longtemps échappé. « Avant, je faisais une belle perf à l’année mais ensuite j’étais capable de faire des énormes contre-perfs. C’est peut-être aussi la maturité. Il n’y a pas d’explications. Je ne pense pas être revancharde des derniers JO. C’est que c’était au fond de moi depuis un petit moment. Je n’ai pas changé quelque chose », confie-t-elle dans L’Équipe.

Installée à Saint-Raphaël, où elle s’entraîne avec le groupe de Fabio Rastelli, elle doit sans doute ce retour en force à une confiance retrouvée, à un travail mental approfondi, et à une passion intacte pour son sport. Mais on ne peut limiter Léonie Périault à cette image d’athlète impressionnante qu’elle nous renvoie, elle est aussi -et surtout- une femme qui parle, de cette voix douce et posée, de rigueur, de résilience, de lucidité. Et qui nous embarque avec elle. Léonie Périault ne cherche pourtant pas les projecteurs, mais elle inspire. Telle une force tranquille du sport.

©Léonie Périault/Facebook

Ouverture ©Facebook

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