Ce mardi matin 27 juillet 2021, Lydia Jacoby crée la surprise dans la capitale japonaise qui reçoit les Jeux à huit-clos en pleine crise Covid. L’Américaine remporte le 100m brasse et déjoue les pronostics qui annonçaient une lutte serrée entre sa compatriote, native d’Indiana, Lilly King, et la sud-africaine Tatjana Schoenmaker, favorites pour l’or et détentrices des records mondiaux et olympiques.
L’histoire de Lydia Jacoby est celle d’un conte de fées moderne. Originaire de l’Alaska, un État plus connu pour ses glaciers que pour ses nageurs, elle trace son chemin vers la gloire olympique avec détermination et courage.
La petite Lydia apprend à nager grâce à ses parents, tous deux capitaines de bateau. Rapidement, elle révèle un talent naturel pour la natation, propulsant ainsi son rêve olympique vers de nouveaux sommets.
Aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021, Lydia Jacoby est attendue comme simple spectatrice, mais la pandémie de COVID-19 en décide autrement. Privée de billets pour assister aux Jeux, l’Américaine trouvera un autre moyen de s’y rendre.
Engagée à l’Université du Texas, Lydia Jacoby nage pour le Seward Tsunami Swim Club sous la direction de Meghan O’Leary. La jeune athlète a encore une année à passer au lycée. Si les Jeux Olympiques s’étaient déroulés comme prévu, en 2020, elle n’aurait pas eu l’opportunité d’y concourir. Cependant, miss Jacoby saisit sa chance lors des sélections où, cette année-là, elle bat de nombreux vétérans pour devenir la deuxième tête de série derrière Lilly King, et la première nageuse de l’Alaska à se qualifier pour les Jeux Olympiques.
La progression de Lydia Jacoby est fulgurante. En mai, elle avait réalisé un temps de 1:06.38 à Mission Viejo. Une performance synonyme de concurrence discrète pour les Jeux. L’idée de remporter l’or olympique semble alors ambitieuse. Mais, grâce à de bonnes performances lors des sélections et à un entraînement intensif avec l’équipe américaine, la nageuse se pose en challenger.
Lors de cette finale épique du 100m brasse, ce 27 juillet, Lydia Jacoby fait preuve d’une détermination implacable en revenant de loin pour dépasser ses concurrentes dans les derniers mètres de la course. L’Américaine se retrouve en troisième position derrière Tatjana Schoenmaker et Lilly King dans les premiers 50 mètres. Mais elle réalise un coup de maître dans les 50 derniers mètres, accélérant jusqu’à la ligne d’arrivée. Son temps de 1min 4s95 est suffisant pour décrocher la médaille d’or.
Elle écrit une nouvelle page d’histoire pour l’Alaska et les États-Unis.
Tatjana Schoenmaker, quant à elle, qui avait établi un nouveau record olympique en séries avec un temps de 1:04.82, termine deuxième. Elle devient ainsi la première femme sud-africaine à remporter une médaille dans la piscine depuis Penny Heyns dans la même épreuve à Sydney en 2000.
Mais elle n’en est pas moins éclipsée par celle qui fait des vagues dans un monde de la natation qui se remet à peine de ce coup de tonnerre olympique. Une chose est claire : la journée appartient à la jeune Jacoby. « C’était fou, déclarait-elle à sa sortie des bassins. Je courais définitivement pour une médaille, je savais que j’en étais capable, mais je ne m’attendais pas vraiment à une médaille d’or. Quand j’ai regardé le tableau d’affichage, c’était insensé. »
Une victoire improbable, mais bien méritée, pour une nageuse qui a su conquérir les eaux tumultueuses des Jeux Olympiques avec brio et audace.