« L’activité sportive aide les filles à transgresser les normes et à ne pas forcément rester bien sagement assises à leur place comme on leur demande depuis l’enfance. C’est nécessaire pour s’intégrer dans la société, en gravir les échelons » dixit la sociologue Béatrice Barbusse.
Combativité, assurance, confiance en soi, le sport aide à évacuer la peur, le doute, à se détacher du regard des autres. Le sport aide à s’imposer.
Pourtant, en France, 40 % des filles entre 12 et 17 ans ne font pas d’activité physique (contre 30 % des gars) et 26 % abandonnent une activité qu’elles pratiquaient sans en reprendre une autre (vs 15 % côté garçons).
Selon l’OCDE, seulement 14 % des garçons et 6 % des filles à l’âge de 15 ans exercent une activité physique quotidienne.
Jeu égal avec des athlètes
Au-delà du bien-être et de la santé, c’est d’autant plus dommage qu’elles ont par ailleurs toutes les capacités pour performer. Surtout si elles ont pratiqué régulièrement enfant.
Une étude menée en 2018 par l’Université Clermont Auvergne en France et l’Université Édith Cowan en Australie démontrait en effet que les enfants ont la capacité de faire jeu égal avec des athlètes endurants, que leurs muscles récupèrent même plus rapidement après des séances intenses. En exploitant surtout la filière aérobie (filière énergétique dont le processus métabolique utilise de l’oxygène), ils auraient une résistance à l’effort remarquable.
Le sport est donc à encourager après la puberté si l’on en croit l’étude dont la conclusion est claire : la perte de capacité aérobie des muscles entre l’enfance et le début de l’âge adulte serait une étape clé de la maturation biologique favorisant l’apparition des pathologies métaboliques, dont le diabète et plusieurs formes de cancer.
Autrement dit, continuer à faire de l’activité physique à l’adolescence aurait un effet préventif contre ces maladies.
Sans compter que l’adolescence est une période pendant laquelle les filles partent à la reconquête de leur « image ». Le sport prend alors une dimension clé. Ne laissons pas nos filles sur la touche.