Le saviez-vous ? Le VVT est un sport assez jeune ! La discipline est née aux États-Unis dans les années 1970. Tout est parti d’une bande de potes qui, lassés de rider sur du bitume, décident d’embarquer leurs vélos sur les sentiers montagneux du Comté de Marin, près de San Francisco.
Compétiteurs et un peu casse-cou, Joe Breeze et ses amis s’amusent alors à descendre le plus vite possible un sentier de terre battue de 3 kilomètres, avec un dénivelé de presque 400 mètres ! C’est sur cette route, baptisée « Repack Road », qu’est né le Vélo-Tout-Terrain (ou « Mountain Bike » en anglais). C’est là aussi qu’a eu lieu la première compétition de descente de l’histoire, le 21 octobre 1976. Ce jour-là : que des hommes sur la ligne de départ…
Pourtant, les femmes aussi sont tout terrain et elles ne tarderont pas à le prouver !
Des pionnières inspirantes, le « Mountain Bike » n’en manque pas, à commencer par Paola Pezzo. En 1996, l’Italienne est devenue, au guidon de son Gary Fisher Procaliber, la toute première championne olympique de cross-country, seule discipline VTT incluse dans la compétition. En fait, le VTT est l’un des rares sports à avoir fait une entrée paritaire aux Jeux Olympiques, avec une course individuelle féminine et masculine. Qu’on se le dise, la France est le pays le plus médaillé en VTT, au coude-à-coude avec la Suisse. Mais, depuis que Pauline Ferrand-Prévot a décroché l’or aux Jeux de Paris 2024, on est au top. Cocorico !
Et la descente dans tout ça ? On la retrouvera en tant que « sport d’exhibition » lors des Jeux Olympiques d’été de Los Angeles, en 2028… Mais qu’importe, les « descendeuses » ne se privent pas de briller sur d’autres terrains, comme Anne-Caroline Chausson. Cette Française a remporté douze titres de championne du Monde de VTT, de 1993 à 1995 en junior, puis de 1996 à 2005. Rien que ça ! Elle a sans aucun doute inspiré de nombreuses jeunes femmes à enfourcher un VTT, comme l’a fait Jacquie Phelan avant elle.
Membre fondatrice du Moutain Bike Hall of Fame depuis 1988, Phelan a été la première coureuse américaine de VTT à participer à une course à l’étranger, au Pays de Galles plus précisément. En 2004, elle était la seule femme sur la ligne de départ de la Trans Portugal. Onze jours de course, environ 109 kilomètres par jour, hors des sentiers battus. Sur son blog, l’athlète a écrit l’année dernière au sujet de cette aventure : « Je n’ai jamais roulé plus fort ni poussé mes limites plus loin que lors de cette course ».
Elle a été au bout en arrachant la huitième place parce qu’elle fait partie d’une tribu qu’on adore sur ÀBLOCK!, celle des « femmes qui forcent l’entrée des Clubs de garçons ». D’ailleurs, en 1987, Jacquie Phelan a fondé sa propre tribu : la Women’s Mountain Bike & Tea Society (WOMBATS). Son objectif de l’époque ? Encourager la pratique du VTT chez les femmes et les filles.
Trente-sept ans plus tard, des groupes de vététistes déterminées, comme les « JunGirlz », dévalent les sentiers français. En mars dernier, il y a aussi eu la première compétition féminine de slopestyle (ou descente acrobatique), au Crankworx World Tour, en Nouvelle-Zélande. Mais le tournant majeur dans l’histoire du cyclisme professionnel féminin s’est opéré en 2016. Cette année-là, l’UCI Women’s WorldTour a vu le jour. Le constat est sans appel : rien n’arrête une femme sur un vélo !
Pourquoi le VTT est, en dépit de ses championnes d’exception, encore souvent considéré comme une discipline masculine ? C’est sans doute parce qu’elle est dite « dangereuse » et très exigeante physiquement. Du coup, nombreuses sont celles à ne pas oser. En 2016, parmi les 7,6 millions de Français qui pratiquent le vélo-tout-terrain, seulement 28 % sont des femmes. Le Pôle Ressources National Sports de Nature du gouvernement l’affirme sur son site internet : « Le vététiste est un homme jeune, actif et diplômé ».
Mais qui a dit que les femmes ne pouvaient pas exceller dans ce sport dit « à risques» ? Certainement pas Gracey Hemstreet et Louise-Anna Ferguson, devenues cette année les deux premières femmes à participer à la finale d’une des courses de VTT les plus difficiles : la Red Bull Hardline. Et pour celles qui hésitent encore à se lancer, on vous invite à relire notre interview de la Championne du monde 2019 des Enduro world Series, Isabeau Courdurier. Selon elle, aucun doute : « (…) on peut toutes faire du VTT » !