Amandine Buchard 5 infos sur une étoile du judo français
Elle est une guerrière, sur le tatami et en dehors. Amandine Buchard n'a qu'un crédo : bats-toi, point final ! Et elle l'illustre à merveille. Récit express d'un parcours entre colères, espoirs et victoires.
Par Quentin Haton
Publié le 29 mai 2024 à 14h40
1- Se bagarrer dès le plus jeune âge
L’histoire d’Amandine Buchard commence dans sa région parisienne. Son père, amateur de lutte, estime qu’il est primordial qu’une fille apprenne à se défendre, en particulier la sienne. Elle se met donc au judo dès l’âge de 6 ans. Rapidement, elle tombe sous le charme de ce sport.
Dès ses 10-11 ans, l’instinct compétitif d’Amandine s’éveille. Elle nourrit alors le rêve audacieux de devenir championne de judo. Et c’est ainsi que débute son ascension vertigineuse vers les sommets du sport. Du Pôle Espoir de Brétigny au prestigieux INSEP, en passant par le Pôle France d’Orléans, Amandine Buchard gravit les échelons à grandes enjambées.
Chez les moins de 48 kg, elle réalise un triplé national chez les cadets, les juniors et les seniors, le tout à seulement 17 ans. C’est en 2014 qu’Amandine Buchard se révèle aux yeux du monde. La Française termine troisième du Grand Slam de Paris.
Dès sa première sélection en équipe de France, elle fait sensation. À seulement 18 ans, alors qu’elle est encore junior, elle décroche la médaille d’argent lors du Championnat d’Europe à Montpellier. Elle est simplement battue en finale par la Hongroise Éva Csernoviczki, championne en titre.
Puis, lors de sa première participation à un Championnat du Monde Senior à Tcheliabinsk, elle fait trembler la compétition en éliminant dès le premier tour la championne olympique brésilienne Sarah Menezes. Cette prouesse la propulse finalement vers une médaille de bronze dans sa catégorie des moins 48 kg. En une seule saison, elle confirme son statut de nouvelle étoile montante du judo français.
Derrière les victoires et les médailles se cache une sombre période de sa vie. Les régimes draconiens, imposés pour respecter sa catégorie de poids en moins 48 kg, deviennent un cauchemar. Amandine Buchard se trouve prisonnière d’une spirale infernale, perdant jusqu’à 7 à 8 kg dans une quête obsessionnelle de perfection.
La souffrance physique se mêle à la détresse mentale. Dépression, troubles alimentaires, idées suicidaires, autant de démons auxquels elle fait face. Mais telle une fleur poussant à travers le béton, Amandine trouve la force de se relever. Avec le soutien de sa psychologue, elle s’envole vers l’Espagne, où un nouveau départ l’attend dans un nouvel environnement.
Interrogée sur le rôle de sa Fédération dans cette épreuve, Amandine Buchard exprime des regrets, mais aussi de la colère. Les signaux d’alerte ignorés et les exigences implacables pour une course vers l’olympisme qui laisse des cicatrices profondes.
En 2015, la Fédération française la sanctionne pour ne pas avoir respecté le poids requis lors du Grand Slam de Paris. Puis, en février 2016, elle manque à nouveau la pesée pour le tournoi de Paris. Face à cette situation, elle prend la décision de changer de catégorie pour rejoindre les moins de 52 kg. Ce choix met un terme à ses chances de participer aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Malgré cet épisode douloureux, aujourd’hui, Amandine Buchard aspire à la paix. La colère s’estompe et laisse place à l’espoir. Dans l’arène du judo, Amandine se prépare pour une nouvelle bataille. Mais cette fois, son combat est différent. Elle aspire à une carrière sportive équilibrée, où la santé et le bien-être priment sur la gloire.
Une leçon de vie pour tous ceux qui luttent dans l’ombre, une inspiration pour ceux qui osent défier les normes et poursuivre leurs rêves.
Dans le tourbillon tumultueux de la saison 2016, Amandine Buchard décide donc de changer de catégorie, passant des moins de 48 kg aux moins de 52 kg. Après une première saison de découvertes dans cette nouvelle arène, la Française se retrouve sur un podium mondial aux Championnats du Monde de Bakou en 2018. Elle s’impose lors du combat pour la médaille de bronze face à la Belge Charline Van Snick.
En 2019, c’est en tant que numéro 1 mondiale qu’elle se rend à Minsk pour les Jeux européens. Dans un affrontement épique en demi-finale, elle se retrouve face à la redoutable Majlinda Kelmendi, championne olympique et triple championne d’Europe. Malgré une défaite au golden score, elle se relève avec panache pour remporter la médaille de bronze contre l’Italienne Odette Giuffrida, vice-championne olympique à Rio.
Amandine Buchard obtient son premier titre international chez les séniors en devenant championne d’Europe par équipe à Varsovie en 2017. C’est aux Championnats d’Europe de Lisbonne en 2021 qu’elle obtient sa première médaille d’or individuelle. Elle ne parvient pas à conserver son titre en 2022 à Sofia, battue en finale au golden score par la Britannique Chelsie Giles.
En 2023, Amandine Bouchard obtient sa troisième médaille de bronze aux championnats du monde de judo à Doha. Puis le 3 novembre de cette même année, la Française remporte à domicile son deuxième titre européen. Trois semaines plus tard, la Fédération française de judo annonce la sélection de Buchard pour les Jeux olympiques de 2024 disputés à Paris.
Dans le documentaire « Faut qu’on en parle » de Canal+, sorti en 2021, six personnalités du sport français évoquent leur homosexualité. Parmi elles, Amandine Buchard. Ce n’est pas la première fois que la judoka aborde publiquement son orientation sexuelle.
En 2018, Amandine Buchard accorde une interview au Parisien, dans laquelle elle fait son coming out. Elle évoque sa relation avec Nieke Nordmeyer, une judoka allemande avec qui elle a combattu dans la même catégorie (-52 kg) et avec qui elle s’est mariée en 2017. Le couple divorcera en 2020.
En décidant de partager sa vie privée, Amandine Buchard veut contribuer à changer les mentalités. Elle revient sur les réactions de son entourage, notamment la coupure des liens avec sa mère. Son but est de sensibiliser les parents à l’impact de leur rejet sur leurs enfants en raison de leur orientation sexuelle.
Amandine Buchard qui souligne le nombre important d’homosexuels dans le sport de haut niveau, de celles et ceux qui cachent leur identité par peur du jugement et des conséquences sur leur carrière. Contrairement à eux, elle assume pleinement son orientation : « Je ne vais pas m’interdire d’aimer une femme si elle me rend heureuse. »
Début février 2024, Amandine Buchard renonce au Paris Grand Slam pour éviter de « plonger dans un burn out ». La vice-championne olympique de Tokyo 2021 en -52kg a ressenti le besoin de « prendre ses distances avec le monde du judo », comme elle l’a confié à l’AFP et à Ouest-France. « J’étais sur le point de me retrouver épuisée », explique-t-elle à l’approche des Jeux de Paris pour lesquels elle est qualifiée.
La judoka souligne la pression constante qui pèse sur ses épaules, en tant que valeur sûre du judo français. « Les gens s’attendent toujours à ce que je ramène une médaille. Il y a tellement de sollicitations, tant de pression en vue des JO 2024, que c’était trop à gérer. J’étais à la limite de l’épuisement ».
En mai 2024, elle participe toutefois aux Mondiaux à Abou Dhabi et décroche le bronze, sa 5e médaille de bronze mondiale. Amandine Buchard devenant ainsi la judokate cumulant le plus de médailles de ce métal en championnat du monde.
Ce vendredi 27 septembre, la deuxième édition du Festival Les Evadées sera lancée pour 3 jours d’ateliers et de conférences sur le bien-être physique et mental dans la forêt de Compiègne. Le tout sous la direction experte d’Aurore Tonnerieux et Virginie Garnier.
On va encore atteindre des sommets ! La billetterie pour l’édition 2024 du Festival Femmes en Montagne est ouverte. Ce week-end d’exception aura lieu du 14 au 17 novembre à Annecy et ÀBLOCK! est, une fois de plus, partenaire !
On les regarde descendre des sentiers de montagne, rouler à toute allure entre les obstacles ou réaliser des figures impressionnantes. Et parfois, quand ces vététistes retirent leur casque, surprise, ce sont des filles ! Hé oui, le VTT se conjugue aussi au féminin, la preuve…
Tequila, tacos, Tamales et quesadillas… Après avoir envoyé balader son club américain avec lequel elle a disputé dix matches en une saison, la footballeuse Amandine Henry dit vouloir vivre une nouvelle aventure au Mexique, au sein du Toluca FC. La voici, futbolista !
Il parait que « l’hydratation, c’est la clé », mais la clé de quoi ? On nous dit de ne pas boire pendant l’effort, on nous dit de ne pas trop boire avant l’entraînement… mais moi, le sport, ça me donne soif ! Du coup, on fait comment ? Pose cette gourde, ABLOCK! t’explique tout.
Dans l’univers parfois écrasant du sport de haut niveau, Neroli Fairhall brille comme une étoile insolite. La Néo-zélandaise défie les conventions et repousse les limites du possible. C’est la première athlète paralympique à participer à une épreuve des Jeux Olympiques. Nous sommes le 11 août 1984.
À Londres, elle ajoute un nouveau chapitre glorieux à son parcours d’athlète. Meseret Defar, icône éthiopienne des pistes, remporte le titre olympique du 5 000 mètres. Mais la bataille sera épique contre une autre star de l’athlétisme…sa cousine. Nous sommes le 10 août 2012.
Un duo magique. La cavalière Charlotte Dujardin et son hongre bai Valegro éblouissent le monde du dressage équestre. Aux Jeux Olympiques de Londres 2012, après avoir remporté la médaille d’or en dressage par équipes, ils s’apprêtent à marquer de nouveau cette discipline de leur empreinte. Nous sommes le 9 août 2012.
Une simple suggestion. Une suggestion audacieuse de son coach et petit ami, Ernst Luding. Et la patineuse allemande Christa Rothenburger brise les frontières entre les Jeux Olympiques d’été et d’hiver…
En 1984, aux Jeux Olympiques de Los Angeles, le 400m haies féminin fait son apparition. Qualifiée en finale, la Marocaine Nawhal El Moutawakel va devenir la première femme d’un pays musulman à remporter une médaille olympique. Nous sommes le 8 août 1984.
Après sa médaille de bronze obtenue sur le 400m des Jeux de Tokyo 2021, Allyson Felix devient l’athlète féminine cumulant le plus grand nombre de podiums aux Jeux Olympiques. Le lendemain, elle a l’occasion de marquer encore un peu plus l’histoire avec le relais 4x400m féminin. Nous sommes le 7 août 2021.
Alors que la chaleur estivale enveloppe les Pays-Bas, une nouvelle pépite brille dans les flots de la natation américaine. Martha Norelius, jeune prodige, émerge comme la première grande nageuse des États-Unis. Après son éclat aux Jeux Olympiques de 1924 sur le 400m nage libre, elle est en capacité de récidiver aux Jeux d’Amsterdam. Nous sommes le 6 août 1928.
Elle a déjà tout gagné. Victorieuse de la Coupe du monde de VTT en 2017, championne du monde en 2019 et 2021, Myriam Nicole continue de jouer les premiers rôles en descente. À 31 ans, la vététiste montpelliéraine est néanmoins loin d’être rassasiée. Rencontre avec une championne qui sait déjouer les obstacles.
Si Rio 2016 s’est joué sans elle, il faudra bel et bien compter sur Marie Bolou pour Tokyo 2021. La jeune Quimpéroise, 26 ans, représentera la France en Laser Radial (petit dériveur) au Japon. Un aboutissement pour cette fille du vent qui, malgré un échec brésilien difficile à digérer, a su tenir bon la barre et garder le cap.
Le 29 juillet 1996 restera gravé dans les mémoires comme le jour où Marie-José Pérec, l’une des plus grandes athlètes françaises de tous les temps, a conquis le monde de l’athlétisme en remportant la médaille d’or dans l’épreuve du 400 mètres aux Jeux Olympiques d’Atlanta.
Handballeuse française qui a compté sur le terrain, en France comme à l’international, Simone Thiero, aujourd’hui graphiste et mannequin, remet la balle au centre avec un livre témoignage dans lequel elle révèle son handicap. Rencontre avec une trentenaire en pleine acceptation d’elle-même.
Du patinage version famille nombreuse, un geste sportif décrypté, une pionnière de la « ride », une obstinée olympique (Lolo Jones sur notre photo), une chronique bien sentie et une rencontre avec une pilote acharnée, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine. Bonne lecture !