Sarah-Léonie Cysique 5 infos sur une judokate en quête d’or

Sarah-Léonie Cysique, 5 infos sur une judokate en quête d’or
La revanche. Sarah-Léonie Cysique, qualifiée aux Jeux Olympiques de Paris dans la catégorie des -57 kg, compte bien conquérir l’or après sa défaite amère en finale des JO de Tokyo en 2021. Retour sur le parcours de cette combattante déterminée en 5 infos.

Par Quentin Haton

Publié le 27 juillet 2024 à 17h31

1- S’adapter à tous les cas de figure   

Sarah-Léonie Cysique débute le judo à l’âge de 4 ans, un peu par hasard. Sa mère veut qu’elle pratique un sport de combat, du karaté de préférence. Bémol, aucun club de karaté dans les parages ! Elle s’inscrit alors au judo. Et c’est ainsi que la Guadeloupéenne pose ses premiers pas sur le tatami.  

Imaginez-vous, à l’âge de 11 ou 12 ans, être la seule fille parmi une horde de garçons sur le tatami. Pas évident, n’est-ce pas ? À cette époque, elle envisage sérieusement de jeter l’éponge. L’adolescente souhaite tester d’autres sports et profiter de ses jeunes années comme le font le reste de ses amis. Mais ses parents parviennent à la convaincre de continuer, encouragés par ses performances remarquables. C’est ainsi que la flamme de la compétition s’allume en elle. 

Son parcours est tout aussi improbable que captivant. Après avoir gravi les échelons au Pôle Espoirs de Reims pendant trois ans, une blessure à l’épaule droite la force à changer sa manière de combattre. Droitière de nature, elle commence à utiliser sa main gauche lors des prises pour soulager la douleur. Et là, surprise ! Ce changement lui réussit. Il est devenu une partie intégrante de son style, même après sa guérison. 

Et que dire de ses débuts en compétition ? Une médaille de bronze aux championnats d’Europe junior en 2017 à Maribor, suivie de deux podiums lors des prestigieux tournois Grand Prix chez les seniors l’année suivante. Et ce n’est pas tout ! Elle décroche le titre européen junior à Sofia, puis s’offre la médaille d’argent aux mondiaux des moins de 21 ans à Nassau, dans un combat épique face à la redoutable Japonaise Haruka Funakubo.  

©Facebook

2- Se battre pour monter sur la boîte   

En 2018, lors des championnats d’Europe, Sarah-Léonie Cysique fait vibrer les tatamis en terminant cinquième. Durant cette compétition, elle offre des duels épiques contre des adversaires redoutables. Ce n’est que le début de son périple. 

Malgré un nouveau podium au prestigieux Grand Slam de Düsseldorf, la Guadeloupéenne n’est pas retenue pour les Jeux européens de Minsk. Cette décision n’entame pas sa détermination. Ses premiers championnats du monde, à Tokyo en 2019, sont un véritable tour de force. Après un combat acharné en quarts de finale contre la future championne, la Canadienne Christa Deguchi, elle termine avec panache à la cinquième place.  

Aux Jeux olympiques 2021 à Tokyo, Sarah-Léonie Cysique écrit une page d’histoire. Elle décroche une médaille d’argent dans la catégorie des moins de 57 kg. Surtout, elle apporte le dernier point à l’équipe de France lors de l’épreuve mixte et devient championne olympique. Sa première apparition au programme olympique n’est pas loin d’être parfaite.  

Aux championnats d’Europe 2022 à Sofia, la Guadeloupéenne ajoute une médaille d’argent à son palmarès. En 2023, elle continue d’impressionner en décrochant une médaille de bronze aux Championnats d’Europe disputés à Montpellier. Peu de temps après cette compétition, la Fédération française de judo annonce sa sélection pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. 

©Facebook

3- Trouver l’équilibre pour assurer son avenir  

En dehors des tatamis, il est possible de croiser Sarah-Léonie Cysique sur les quais de la gare du Nord à Paris. Elle troque le kimono pour la casquette d’agent de sureté après avoir rejoint en 2019 le Dispositif Athlètes SNCF.  

Depuis 1982, le Groupe SNCF s’engage aux côtés des athlètes en offrant un soutien inestimable à une trentaine de champions, qu’ils soient valides ou handisports. Au sein du Dispositif Athlètes SNCF, les sportifs salariés peuvent jongler entre vie professionnelle et sportive. Ils bénéficient d’un temps de travail aménagé pour s’entraîner, concourir et se préparer avec l’équipe nationale. 

La SNCF ne se contente pas de soutenir les performances sportives de ses athlètes. Elle leur offre également la possibilité d’apprendre un métier, de suivre des formations et d’évoluer professionnellement, préparant ainsi leur transition vers une carrière après le sport. 

Sarah-Léonie Cysique incarne parfaitement cet équilibre entre vie sportive et professionnelle. Pour elle, ce programme représente bien plus qu’une simple opportunité professionnelle. La Guadeloupéenne se projette même dans l’avenir, l’après-carrière sportive. Elle envisage de rester au sein de la SNCF et d’évoluer vers un rôle d’agent cynophile, un domaine qui l’intéresse particulièrement. « Le sport ne dure qu’un temps , explique-t-elle dans une vidéo de présentation du programme.  Ça m’a libéré, je me dis que j’ai un projet pour mon avenir, je suis moins sous pression. Ça me donne un équilibre. » 

©FFJudo

4- Encaisser une défaite au goût amer 

Mais la reconversion ce n’est pas pour tout de suite. L’objectif, c’est bien les JO de Paris en 2024. D’autant que sa médaille d’argent aux JO de Tokyo en 2021 a un goût amer. Opposée à la redoutable Nora Gjakova du Kosovo, la Guadeloupéenne est prête à tout donner dans la finale des -57 kg. Mais quelques secondes seulement après le début du combat, l’inimaginable se produit. Dans un geste instinctif pour tenter une attaque, Sarah-Léonie Cysique utilise sa tête pour prendre appui, ce qui conduit à sa disqualification immédiate par l’arbitre. 

Une décision controversée et une plongée abrupte dans l’incompréhension pour la judokate française. Elle se tient sur le tatami, la nuque encore meurtrie par le contact brutal avec le sol, alors que ses espoirs de médaille d’or s’évanouissent. 

Dans le tourbillon des émotions, Sarah-Léonie partage son sentiment d’injustice. Pour elle, ce n’est pas une action dangereuse délibérée, mais plutôt un geste instinctif dans le feu de la compétition. Mais dans le monde du sport, les décisions des arbitres sont souveraines, même si elles laissent parfois un goût amer dans la bouche des compétiteurs. 

Les règles internationales sont très simples : si un combattant utilise sa tête pour éviter une chute ou une prise, il est automatiquement disqualifié par Hansoku-make. Cette règle radicale vise à prévenir tout traumatisme et tout mouvement dangereux pour la tête, le cou ou la colonne vertébrale. 

Ainsi va le destin dans l’arène olympique, où les rêves sont écrasés aussi rapidement qu’ils sont nés. Mais malgré cette déception, Sarah-Léonie Cysique reste une championne dans l’âme, prête à rebondir et à poursuivre sa quête de médailles.  

©FFJudo

5- Se faire justice soi-même 

Après une médaille de bronze lors des Championnats d’Europe à Montpellier, une nouvelle épopée se dessine pour Sarah-Léonie Cysique. Elle fait partie des dix valeureux judokas français à avoir décroché leur ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024. L’intrépide Sarah-Léonie Cysique va être la fière représentante de la France dans la catégorie des -57 kg féminines. 

La Picarde est en grande forme après avoir brillé au Grand Chelem de Paris. Début février, elle terrasse la redoutable Marica Perisic de Serbie par ippon. Elle s’empare par la même occasion de la médaille de bronze dans sa catégorie. Une lutte acharnée après avoir échouée de peu face à la Canadienne Christa Deguchi, double championne du monde.

À Paris cet été, un nouveau chapitre épique de plus à ajouter dans la légende en devenir de cette combattante sans peur et sans reproche. 

©Facebook

Ouverture ©Facebook

D’autres actus en brèves…

Il était une fois le karaté...féminin Sophie Berger

Il était une fois le karaté…féminin

Avec plus de 35 % de femmes licenciées, la Fédération Française de Karaté est l’une des premières fédérations sportives féminine du pays. Pourtant, la présence des filles sur les tatamis n’a pas toujours été de soi… Dans le monde de la compétition en tout cas. Petit tour d’horizon de cet art martial conjugué au féminin.

Lire plus »
Il était une fois le kung-fu… féminin

Il était une fois le kung-fu… féminin

Il existe un grand nombre de styles de kung-fu comme le Shaolin, le Taiji-Quan ou encore le Wing Chun. Une légende raconte que ce style de kung-fu, dont le nom signifie « la boxe du printemps éternel », fut inventé au XVIIe siècle par… une femme !

Lire plus »
Le Q&A de la badiste Léa Palermo

Le Q&A de la badiste Léa Palermo

Elle vient de décrocher la médaille de bronze en double aux championnats d’Europe de badminton à Horsen, au Danemark, avec son partenaire de raquette Julien Maio. Léa Palermo, joueuse du Badminton Associatif Choletais, signe ainsi sa revanche après des moments de doutes et des blessures à répétition. Elle a répondu à notre Q&A express en vidéo.

Lire plus »
Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

La saison 2024 a été sa dernière. La capitaine du Handball Plan-de-Cuques, Aurélie Goubel, a quitté les parquets pour reprendre à plein temps son métier de prof. Avant son départ, on lui a demandé de répondre à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK!

Lire plus »
Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c'est de voir exploser le rugby féminin ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une superwoman en chair et en muscles, le départ d’un rallye on ne peut plus ensablé, les ambitions féminines du président de la fédé de rugby, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
David Maginot : « Dans mes photos de championnes, j’essaye de retranscrire à la fois la réalité et l’émotion du moment. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un photographe olympique, une nouvelle venue sur la piste du sprint, une reine du quad, des plongeuses pionnières et un rallye on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Bonne lecture !

Lire plus »
Emilie Mouchet : « La force athlétique n’est pas qu’un sport de brutes ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Il était une fois le softball…féminin

Il était une fois le softball…féminin

En 2024, la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) fêtait ses 100 ans et aux prochains JO de Los Angeles, le softball fera partie des sports additionnels. L’occasion de zoomer sur un sport méconnu en France et de s’interroger : quand a-t-on laissé les femmes s’emparer de la batte ?

Lire plus »
Sine Qua Non Run 2025, et c'est reparti pour le show !

Sine Qua Non Run, et c’est reparti pour le show !

Ce samedi 15 mars, la 7e édition de la Sine Qua Non Run débutera à 18 heures. La soirée appartiendra aux participantes et participants, qui seront tous là pour piétiner les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes. Le tout dans une ambiance festive, en pleine Ville Lumière.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Manon Petit-Lenoir : « Sur mon snowboard, j’ai parfois une sacrée pression, mais j’en ai besoin ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Des filles sur la glace, sur la neige et sur les plus hautes marches des podiums. Du hockey sur glace, du ski, du snowboard (avec Manon Petit-Lenoir sur notre photo) ou encore du short-track…Semaine glacée pour le lancement des JO de Beijing mais forcément brûlante quand on est ÀBLOCK!

Lire plus »
Aurélia Jurca

Aurélia Jurca, la quête du Glam’

Adepte de yoga et d’arts martiaux, Aurélia alias « Lava Stratosphère » se produit sur la scène du Crazy Horse depuis dix ans. Danseuse à la technique impeccable, cette artiste sensible aime à scénariser son corps qu’elle a appris à accepter en dansant, en toute liberté, sur la scène du cabaret. Sages confidences.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner