« Mon père jouait au rugby à XV, j’ai toujours adoré le suivre dans ses matchs. A 16 ans, j’ai finalement choisi de faire du rugby à XIII, mais c’est le même ressenti : cette solidarité qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
On partage le difficile, alors forcément il y a beaucoup de complicité entre nous. Et ce n’est pas une question de fille ou de garçon.
Le plus dur, c’est d’encaisser les coups mais on se reprend vite mentalement, grâce à l’esprit d’équipe, à la cohésion. On ne peut pas baisser les bras, sinon on pénalise l’équipe.
A part ça ? notre jeu est plus déployé que celui des hommes, même si on est moins techniques qu’eux. Mais on se met de sacrés tampons ! Et je dis aux mecs : « Venez nous voir jouer, vous allez être surpris ! »
C’est vrai, c’est un sport, le rugby, où il ne faut pas avoir peur de s’abîmer, on ne doit pas écouter la tête, se forcer à se faire mal pour avoir des résultats.
Quand je fais du sport, il faut qu’à la fin, je sois oxy, vidée, sinon c’est que j’ai pas assez donné.
Nous sommes des filles athlétiques, courageuses, mais nous sommes loin d’être des bonhommes. J’essaye de ne pas être trop masculine, mais quand on enfile les crampons…
Au travail, c’est une autre histoire, je ressens l’obligation d’être plus féminine. C’est comme ça. Le poids d’une certaine vision de la société sans doute… »
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*Capitaine de l’équipe de France de rugby à XIII féminine, Alice Varela évolue au Toulouse Ovalie XIII.
- ©Département Haute-Garonne
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