Hémiplégique depuis sa naissance, l’Yvelinoise Lucie Hautière n’en est pas moins active. C’est le moins qu’on puisse dire. Piquée de sport depuis qu’elle est haute comme trois pommes, elle aime multiplier les disciplines : natation, équitation, ski… rien ne l’arrête et surtout pas ce côté droit du corps paralysé : « J’ai fait un AVC avant la naissance, dans le ventre de ma mère. Je suis hémiplégique du côté droit, C’est-à-dire que j’ai du mal à maitriser toute cette partie de mon corps, le bras, la jambe, la vision … Petite, j’avais de l’épilepsie. J’ai eu beaucoup de rééducation », explique-t-elle à Bleus Handisport.
En 2012, à l’âge de 12 ans, Lucie Hautière se prend de passion pour le tennis de table, suivant les pas de sa sœur aînée. La native de Saint-Quentin-en-Yvelines voulait faire comme elle, mais elle voulait aussi la battre. Déjà une compétitrice dans l’âme. La jeune Lucie a alors pour volonté de s’inscrire dans un club valide, ce sera celui d’Evry, mais ça n’aura qu’un temps.
Personne ne sait comment l’accompagner avec son handicap et c’est son père qui fera office de coach. Sa mère, elle, finit par contacter la fédération handisport, une fédération multisports dont le para tennis de table. La rencontre avec ce monde bien plus adapté à ses ambitions de championne se fait lors d’un Championnat de France : en raison de son handicap, Lucie Hautière ne sert que d’une main, et ce n’est pas un détail anodin. Un valide n’aura pas nécessairement la technique pour n’utiliser qu’une main, mais dans un club spécialisé, elle apprend. Et ses performances lui ouvriront les portes du haut niveau.
Moment de Consécration dans sa jeune carrière, elle est repérée, en 2017, par la Direction Technique Nationale (DTN) du para tennis de table, qui évoque avec elle les Jeux de Paris 2024 et sa participation éventuelle. Il n’en faut pas plus pour lui donner un objectif qu’elle fera tout pour atteindre.
Lucie Hautière s’entraîne de façon intensive et ça paye. Devenir une experte dans son domaine est devenu sa priorité. Mais le manque de participation à de grandes compétitions la freine dans son élan. Il faudra pourtant patienter et s’entraîner encore. Ses efforts sont vite récompensés lorsqu’elle remporte une première médaille aux Championnats d’Europe en 2023. La plus belle, la médaille d’or Double dames WD14.
Ainsi, elle parvient à se qualifier aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Et n’a qu’une idée au bout de sa raquette : réitérer l’exploit en glanant l’or. Car les breloques, elle aime ça, et si possible du plus beau des métaux. C’est en effet un gage d’excellence, mais aussi un exemple, elle qui commence tout juste à se sentir investit d’une mission : sensibiliser les valides à accepter les personnes en situation de handicap, essentiellement sur le terrain sportif. Ainsi, elle intervient régulièrement dans les écoles pour partager son expérience, mais surtout pour prouver que le handicap n’interdit pas de rêver.