Après vingt ans de pratique de la danse classique, modern jazz, contemporain et du hip-hop, Elisabeth prend conscience de la fine ligne qui l’empêchait de démarrer un sport de combat : l’injonction à ne pas s’abîmer.
« Les gens n’ont aucun problème avec les filles qui dansent et explosent leurs pieds dans leurs pointes ou étirent leurs muscles de façon exagérée. Les boxeuses, elles, subissent les injonctions à ne pas s’abîmer, comme toutes les femmes, mais, en plus, elles s’abiment de façon visible. Donc, on les stigmatise. »
Une norme qui accepterait la souffrance et la douleur, tant qu’elles restent invisibles.vingt
Dans son entourage, Élisabeth se rend vite compte du clivage que sa pratique produit, d’un côté ceux qui la soutiennent, de l’autre, ceux qui ont peur « qu’elle se fasse frapper, qu’elle se fasse mal » comme si elle ne pouvait que subir sans jamais se défendre des coups portés.
Pourtant on s’abîme partout, à la danse en étirant son corps, au boulot à gérer les crises.
On s’abîme psychologiquement et ça laisse infiniment plus de traces mais ça, qui peut vraiment le voir ?
Élizabeth, elle, a choisi. Envers et contre tous/toutes s’il le faut, elle fait de la boxe. Car dès les premiers instants, ce fut une évidence : « Lorsque j’ai essayé, j’ai ressenti du plaisir immédiatement, maintenant je boxe entre 4 et 5 heures par semaine. »
Écoutons-la dans ce quatrième opus signé Audrey, réalisatrice de ce podcast « sociétal » et elle-même boxeuse…
- ©Bruno Guillard
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