Elle dit : « D’un côté, c’est un sport que je découvrais et qui me plaisait énormément. On courait, on touchait du ballon, ça me correspondait. Dans le même temps, je me suis aperçue que le fait de rester dans le milieu très viril du rugby me confortait dans l’idée qu’il fallait rester dans les rails, qu’il ne fallait pas dévier et je me forçais à ne plus penser au mal-être que j’avais en moi. »
Alexia Cerenys s’est longtemps cherchée, a longtemps résisté à l’évidence : elle est née dans un corps d’homme, mais elle est définitivement femme. Elle s’est servie du rugby comme d’un exutoire et est aujourd’hui la première joueuse transgenre à évoluer dans l’élite féminine.
Nous l’avons suivie le 14 octobre 2023, à Marcoussis, alors qu’elle arbitrait le match de clôture de la Pride Rugby Cup, tournoi LGBTQIA+ friendly. L’occasion était belle de mettre en lumière l’inclusion dans le rugby en marge de la Coupe du monde. L’occasion était belle de suivre cette fille pas comme les autres.
Dans un premier entretien que nous avions mené avec elle, Alexia Cerenys racontait qu’elle avait longtemps « emprisonné » la femme qu’elle était, avant d’ajouter : « Dès lors que je me suis assumée, que je me suis acceptée, je suis allée dans des associations pour aider d’autres personnes. J’ai reçu plein de mots d’encouragement en privé sur les réseaux sociaux et je me suis dit que j’allais commencer à porter un message positif pour les personnes trans qui voulaient reprendre le sport en club, leur montrer que c’était possible. »