Qu’on se le dise, les femmes ont joué un rôle majeur dans l’histoire du softball ! Le soft… quoi ?! Attends, ABLOCK! t’explique. À l’époque de son invention par le journaliste américain George Hancock, le softball se fait appeler « indoor baseball » (baseball d’intérieur, en français). Le premier match reconnu se déroule à Chicago, aux États-Unis, en 1887.
Lumière est mise sur ce nouveau sport dans le numéro de janvier 1904 de la revue sportive Spalding’s. À la Une, les New-Yorkais découvrent « Le guide officiel de l’indoor baseball ». Et là, à la page 101, surprise : on peut lire un article titré : « Le baseball indoor pour les femmes ». Milo S. Walker, docteur en philosophie à la West Division High School de Chicago, écrit : « Le baseball indoor a été pratiqué par les jeunes femmes des collèges de West Division et de Joseph Medill, dans leurs gymnases, ces cinq dernières années. »
Et d’ajouter que la première équipe féminine de softball a vu le jour au collège West Division en 1899. À l’époque, selon Milo S. Walker, le softball – dont personne ne comprend encore les règles – reste bien moins populaire que le basket. Cela n’empêche pas le softball (littéralement « balle molle ») de se développer.
Outre-Atlantique, des épreuves féminines sont inscrites dès 1933, aux côtés des épreuves masculines, au Tournoi National de Chicago. L’American Softball Association voit le jour en 1934… dix ans après la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS), qui fêtait donc en 2024 ses cent ans ! Mais ce sont dans les années 1950 que ce sport de balle s’internationalise vraiment. La Fédération Internationale de Softball (ISF) est créée en 1952, pour organiser et structurer les compétitions à l’échelle mondiale. Contrairement à bien des disciplines, la première Coupe du Monde de Softball, organisée à Melbourne en Australie treize ans plus tard, était 100 % féminine.
Cinq nations participèrent à ce premier championnat. Un grand frisson que les hommes découvriront l’année suivante, en 1966. Durant la finale de cet événement historique, décrite par la Confédération mondiale de baseball et de softball comme « l’une des batailles les plus serrées de l’histoire du softball international », les Australiennes triomphent des États-Unis 1-0. Sur les terrains à l’époque, on voit performer des athlètes comme Elinor McKenzie, Donna LoPiano, Gladys Phillips ou encore la receveuse Laura Malesh.
Le scénario se répète aux Jeux d’Atlanta, en 1996, durant lesquels le softball est l’un des trois sports exclusivement féminins (aux côtés de la gymnastique rythmique et de la natation synchronisée). Un « sport de femmes » dans lequel les balles des meilleures lanceuses peuvent tout de même atteindre plus de 100 km/h… Durant cette édition, les Américaines emportent l’or et deviennent les premières championnes olympiques de softball de l’histoire.
Programmé aux Jeux de 2000, 2004 et 2008, la discipline est ensuite supprimée des programmes. Selon le Comité International Olympique (CIO), la popularité du sport est certes grande, mais restreinte à l’Amérique et à l’Asie. Le manque de visibilité médiatique et le manque de financement auront aussi raison de la Ligue professionnelle féminine créée en 1976 et dissoute dès 1980. Mais l’histoire olympique du softball est une histoire de persévérance…
La discipline fait son grand retour à Tokyo, en 2020, et fait partie des sports ajoutés au programme des prochains Jeux californiens. Durant les JO de Los Angeles en 2028, l’un des plus beaux stades du monde, le Softball Park d’Oklahoma City (et ses 13 000 places) accueillera la compétition olympique.
Si l’équipe de France n’avait pas réussi à se qualifier pour les Jeux de Tokyo, il lui reste quatre ans pour s’entraîner et, qui sait, participer à ce grand spectacle.